Pédagogie: le centre nature de Colombes

Ce jardin pédagogique a été créé en 1936 par Pierre de Salabert, un instituteur de Colombes, désireux de partager sa passion pour la nature avec ses élèves.

Poivrier du Sichuan

Botaniste dans l’âme, Pierre de Salabert effectuait des échanges de plantes exotiques avec un correspondant du Jardin botanique de Pékin. Ce qui explique la présence de plantes atypiques tel qu’un magnifique poivrier de Sichuan. Cet écrin de verdure va malheureusement rester à l’abandon à la mort de son créateur. Mais, en 1978 un autre instituteur, Alain Spohn, tombe par hasard sur des notes oubliées dans un placard par son prédécesseur. Il retrouve le jardin sauvage et s’affaire à lui redonner vie, avec l’aide des anciens élèves de Salabert.

Depuis la belle histoire continue puisqu’en 2008, le Centre Nature a obtenu le premier prix dans la catégorie « Biodiversité, préservation des paysages », et le deuxième dans la catégorie « Éducation à l’environnement », lors du Grand Prix de l’environnement. Depuis 2010, le jardin est certifié Espace vert écologique (EVE). Cet écolabel valorise la gestion écologique du Centre Nature, qui intègre les grands principes du développement durable à l’échelle des espaces verts.

Une mission pédagogique importante auprès des enfants

De nos jours l’œuvre de Salabert se poursuit grâce à l’équipe du Club Nature de la Fédération CFN*. Il accueille les enfants à partir de 6 ans, afin de leur faire découvrir le jardinage et la biodiversité. Au début de l’année, chaque enfant se voit attribuer une petite parcelle de terre où il pourra apprendre à cultiver ses légumes et ses fleurs de façon biologique. Cela est très ludique et plaît beaucoup aux enfants. Mais le travail de sensibilisation à la biodiversité ne s’arrête pas là. Les enfants découvrent au fil des saisons que ce petit jardin s’inscrit dans une dynamique bien plus importante qu’il n’y paraît… La protection de la faune et de la flore.

Au programme :

  • Construction d’un hôtel à insecte, composteur à déchets verts, nichoirs à oiseaux et boules de graisse.
  • Observation des papillons, des abeilles et des phasmes.
  • Découverte des habitants de la mare avec un expert en herpétologie.
  • Recensement des zones humides de la commune.
  • Accueil de chèvres dans une zone d’écopâturage urbain, etc.

Bientôt, l’année se termine et nos petits citadins récoltent fièrement leurs fèves et radis… L’année prochaine d’autres prendront leur place dans ce petit jardin où il fait bon apprendre, et ils planteront à leur tour la graine du naturaliste au fond de leur cœur.

Christelle Houvenaghel

* La Fédération Connaître et protéger la Nature (CPN) créée en 1983. Elle regroupe plus de 500 clubs et familles nature en France, en Europe – de la Belgique à la Roumanie et en Afrique, de l’Algérie à Madagascar.

Article publié dans le numéro 91 de la revue Droit Animal, Éthique & Sciences.

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