Publication des statistiques 2016 sur l’expérimentation animale

Alors que le gouvernement avait coutume de publier les statistiques sur l’expérimentation animale tous les ans en fin d’année, avec deux ans de retard (celles de 2015 ont été publiées en novembre 2017), les statistiques de 2016 viennent d’être publiées..

 

Elles montrent que le nombre d’animaux utilisés en 2016 totalise 1 918 481, toutes espèces confondues, soit 16 729 de plus que durant l’année 2015 ; il reste à peu près stable. Les animaux les plus utilisés sont par ordre décroissant :

  • souris : 1 145 000 soit 59,6 % du total d’animaux ;
  • poissons (toutes espèces) : 307 000 soit 16 % ;
  • rats : 172 000 soit 8,9 % ;
  • lapins : 118 000 soit 6,1 % ;
  • poulets : 57 000 soit 2,9 % ;
  • cochons d’Inde : 45 000 soit 2,3 %.

Par comparaison avec les statistiques de l’année 2015, le nombre de souris augmente, alors que le nombre de poissons diminue. Les chiens ont été plus utilisés (+30 %, soit 4 508 individus) et le nombre de chat a triplé (1067). Le nombre de primates est passé de 3 163 en 2015 à 3 508 en 2016, soit une augmentation de 11 %. Il convient de rappeler que la directive européenne sur l’utilisation des animaux à des fins scientifiques prévoyait dans son article 58 que la Commission européenne réexamine la directive, « au plus tard le 10 novembre 2017, en tenant compte des progrès dans la mise au point de méthodes alternatives n’impliquant pas l’utilisation d’animaux, notamment de primates non humains ».

Cependant, le rapport paru en novembre 2017 n’a pas abordé cette question des alternatives, au prétexte que l’état d’avancement des alternatives et les nécessités de la recherche en médecine ne permettent ni de se passer de singes en expérimentation, ni de prédire quand il sera possible de le faire (selon le Comité scientifique des risques sanitaires, environnementaux et des risques émergents), On constate que le nombre de primates utilisés en expérimentation animale ne cesse de croître depuis 2014 (multiplié par 3 en France) alors que la recherche et la disponibilité des méthodes alternatives n’augmentent pas aussi rapidement. Il faut donc rester vigilant sur ce point et veiller à ce que l’État s’investisse davantage dans la recherche de méthodes alternatives à l’expérimentation animale, notamment en ce qui concerne l’utilisation des primates non humains.

Nikita Bachelard

Plus d’informations sur les statistiques 2016 sur l’expérimentation animale sur le site de la LFDA

Article publié dans le numéro 97 de la revue Droit Animal, Éthique & Sciences.

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