La LFDA encourage les méthodes alternatives

  • Le magazine bimestriel Animal Santé et bien-être n°42 de mars avril 2014 publie en tribune, sous le titre  « Expérimentation sans mal et sans animal », un article du Professeur Jean-Claude Nouët, professeur honoraire des universités, biologiste des hôpitaux, cofondateur et  président d’honneur de la fondation LFDA au sujet du prix de biologie Alfred Kastler 2013 et du contexte dans lequel il s’inscrit.

« La Commission européenne a publié récemment son Rapport sur les statistiques concernant le nombre d’animaux utilisés à des fins expérimentales et à d’autres fins scientifiques, qui rassemble, analyse et compare les données déclarées par les 27 États membres de l’Union européenne pour l’année 2011. Le nombre total est légèrement inférieur à 11,5 millions d’animaux, toutes espèces confondues. Ce chiffre est encore considérable; souris, rats et lapins en constituent les 80%. Mais on note une diminution de plus d’un demi-million par comparaison au nombre figurant dans le rapport de 2008 précédent. 

Les diminutions s’accumulent depuis plusieurs années,  de sorte que pour la  France, le total actuel de 2,2 millions d’animaux montre une chute de 40% par rapport à 1990. A quoi est due cette importante décroissance ? Principalement à la prise de conscience, de la part des milieux de la recherche scientifique, de leur devoir éthique à l’égard de l’animal et de sa souffrance, lequel  se résume par la « Règle des  3 R » , qui conduit à Remplacer l’animal, Réduire le nombre des animaux et Raffiner les techniques expérimentales. La diminution générale est également due au constat que détenir les animaux dans de mauvaises conditions, ne pas prendre garde à leur sensibilité tant physique que psychique, ont pour inévitable conséquence de fausser ou de risquer de fausser les résultats expérimentaux. Elle est due aussi, par ailleurs, à une prise de conscience des politiques, conduits à légiférer. 
En somme, chacun y a concouru en Europe, comme l’ont fait quelques initiatives ponctuelles poussant à utiliser des modèles expérimentaux autres que l’animal vivant. 

C’est ainsi qu’en France, le Prix de biologie Alfred Kastler de la Fondation Droit animal, Éthique et Sciences (créé en 1984 et ainsi dénommé pour rendre hommage à ce scientifique, Prix Nobel, qui fut l’un des fondateurs de cette organisation  en 1977) est destiné à encourager la recherche et l’application des méthodes évitant l’utilisation expérimentale traumatisante de l’animal. Décerné neuf fois depuis sa création, il vient d’être attribué, pour la dixième fois, le 17 décembre 2013, à une vétérinaire enseignante-chercheur de l’Université Claude Bernard-Lyon I.  Les biologistes formant le jury du Prix 2013 ont choisi de récompenser la conception et la mise en œuvre d’une formation à la technique chirurgicale appliquée à l’expérimentation sans utilisation d’animal vivant. Cette formation est destinée aux personnels appelés ultérieurement à pratiquer la chirurgie expérimentale.  Elle vise, sans mal et sans animal, à familiariser les stagiaires à la technique et à la logistique des actes chirurgicaux. Le jury a voulu récompenser le souci éthique d’utiliser des modèles de remplacement tels que des  parties d’animaux ou des organes d’animaux tués pour la boucherie, ou des matériels artificiels, pour servir à l’apprentissage de la manipulation des instruments chirurgicaux, de la préparation du matériel, de la gestion de l’asepsie et de l’anesthésie, des techniques d’incision, etc., acquises au fil d’exercices pratiques répétés. De plus, la maîtrise parfaite du geste technique bénéficiera aux animaux lors des procédures chirurgicales que le stagiaire ainsi formé serait ultérieurement amené à effectuer, en diminuant le traumatisme chirurgical, la morbidité et le taux de complications, voire la mortalité postopératoire. En somme, le Prix 2013 a pris en compte, non pas un seul, mais deux des trois facteurs de la Règle des 3 R, « Remplacer » et « Raffiner » : un motif supplémentaire justifiant pleinement le choix du jury. 

Encourager le développement des méthodes de remplacement est la bonne voie pour abandonner progressivement l’utilisation de l’animal. Cela répond d’ailleurs exactement aux nouvelles prescriptions réglementaires du code rural, issus de la nouvelle directive européenne relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques, laquelle insiste sur la nécessité d’appliquer strictement la Règle des 3 R, et dit clairement que l’objectif final de l’Union européenne est « le remplacement total des procédures appliquées à des animaux vivants […]dès que ce sera possible sur un plan scientifique ». En ce domaine, le Prix de biologie Alfred Kastler fondé en 1984 a été un précurseur ». 

  • Le n°72 du 1er trimestre 2014 de la revue trimestrielle Sciences Enjeux Santé de l’association Proanima a rendu compte de la remise du prix 2013 de biologie Alfred Kastler de la LFDA.

[…] organisé par la Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences. Le Prix a été attribué par le jury au docteur vétérinaire Catherine Vogt, ingénieur de recherche à l’université Lyon I, pour avoir conçu et mis en œuvre une formation en technique chirurgicale appliquée à l’expérimentation sans utilisation d’animal vivant. Ce prix, créé, il y a 20 ans, porte le nom de son cofondateur à la mémoire de son action pour encourager la recherche sans expérimentation animale.

  • L’hebdomadaire La semaine vétérinaire du 20 décembre 2013 a également rendu compte de la remise du prix 2013 de biologie Alfred Kastler de la LFDA au Dr Vétérinaire Catherine Vogt.

« Notre consœur Catherine Vogt, ingénieur de recherche à l’université Lyon I, a reçu le Prix Alfred Kastler 2013 de La Fondation Droit Animal, éthique et sciences(LFDA). Ce prix récompense sa mise en œuvre d’une méthode de formation en technique chirurgicale appliquée à l’expérimentation sans utilisation d’animal vivant. Cette formation est destinée aux personnels appelés à pratiquer la chirurgie expérimentale comme à concevoir des procédures y faisant appel. Ainsi, les stagiaires peuvent se familiariser à la technique et à la logistique des actes chirurgicaux. Le jury a récompensé le souci éthique de la candidate visant à refuser d’infliger aux animaux des douleurs, de souffrances ou des dommages qu’il est possible d’éviter en utilisant des modèles de remplacement, tels que des parties ou des organes d’animaux tués pour la boucherie ou des matériels artificiels pour servir à l’apprentissage de la manipulation des instruments chirurgicaux. »

  • Les hebdomadaires La Dépêche vétérinaire du 23 février 2013,du 7 mai 2011 et 24 avril 2010, La semaine vétérinaire du 21 mai 2010, Le mensuel La Recherche de mai 2013 et la revue trimestrielle STAL 2eme trimestre 2010 et 2013 ainsi que les sites Internet du CNRS, de l’Inserm, du Quotidien du Pharmacien du 30 mai 2013 et du 26 avril 2011 et de la Société chimique de France ont fait état des appels à candidatures 2010 et 2011 et 2013 pour le Prix de biologie Alfred Kastler de la Fondation LFDA.

Encourager la recherche et l’application de méthodes qui évitent l’utilisation expérimentale traumatisante de l’animal. Tel est le but du prix de biologie A. Kastler de la Fondation Droit animal, éthique et sciences (LFDA). Doté d’un montant de 4000 €, il est ouvert à tout chercheur ou enseignant, biologiste, médecin, pharmacien, vétérinaire ou agronome d’expression française. Les candidats sont invités à envoyer leur dossier selon les conditions indiquées dans le règlement du prix téléchargeable sur le site internet de la Fondation LFDA.

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