Le foie gras n’est pas un foie normal

  • Dans le quotidien La-Croix.com du 22 décembre 2013, l’article de Denis Sergent « Faut-il manger du foie gras ? « , recueille l’avis du directeur de la LFDA.

[…] « Est contre Thierry Auffret Van Der Kemp, biologiste et directeur de La Fondation Droit Animal, éthique et sciences: Le gavage des oies et des canards n’est pas acceptable, et notre organisation a entre autre pour but de dénoncer les conditions dans lesquelles il s’effectue. Notre position s’appuie en bonne partie sur le rapport du Comité scientifique de la santé et du bien-être des animaux (CSSBA, qui rassemblait 12 scientifiques) sur la protection des palmipèdes à foie gras, publié par la Commission européenne en 1999. Pour nous, la détention contraignante en cages, la sur-alimentation et la technique de gavage comportent à la fois des éléments stressants et douloureux ayant de graves conséquences pathologiques, tant physiologiques que comportementales. On peut citer, à titre d’exemples, le halètement que présentent les animaux qui ont du mal à évacuer la chaleur issue de la sur-alimentation, l’inflammation de leur œsophage ainsi que les lésions au sternum qu’ils peuvent présenter. De plus, à l’issue de cette sur-alimentation forcée, le foie des palmipèdes est atteint de stéatose, une surcharge anormale de graisses dont la teneur est décuplée. Cette atteinte est considérée par le CSSBA comme « gravement pathologique ». Par ailleurs, le foie gras n’est pas particulièrement bon pour la santé humaine, bien qu’il ne contienne qu’1% de cholestérol libre et 95% de triglycérides dits insaturés, moins nocifs du point de vue cardiovasculaire que les acides gras saturés. »

  • L’hebdomadaire Le Monde Week-end et le site Le Monde.fr du 22 décembre 2012 dans un article de Laurence Girad et Catherine Vincent  » Foie gras: le gavage industriel et les conditions d’élevage fragilisent le marché » donne l’avis de la LFDA.

 » Les taux de mortalité sont supérieurs lors du gavage. Les 700 000 oies et les 40 millions de canards gavés chaque année en France ne sont pas en bonne santé. « Le foie gras n’est pas un foie normal, et le gavage constitue une phase préparatoire à la cirrhose » affirme le Professeur Jean-Claude Nouët, président de La Fondation Droit Animal, éthique et sciences(LFDA). 
En 1998, un rapport du Comité scientifique européen sur la protection et la santé des animaux, décrivait le gavage, dans son ensemble, comme un procédé « préjudiciable au bien-être des oiseaux. » Constatant que la quantité importante d’aliments intubés à grande vitesse « provoque immédiatement une distension de l’œsophage, une augmentation de la production thermique et du halètement et l’excrétion de matières fécales semi-liquides », ces experts ajoutaient que le taux de mortalité des oiseaux pendant la période de gavage se situe entre 2% et 4%, soit 10 à 20 fois plus que chez les oiseaux non gavés (0,2%) ».

  • Dans le quotididen L’Essor Sarladais du 9 septembre 2011, Georges Chapouthier, directeur de recherche au CNRS et administrateur de la Fondation LFDA prend position contre les méthodes d’élevages abusives.

[…] « Que pensez-vous du gavage des palmipèdes gras?

Je suis contre. Les arguments utilisés par la filière pour défendre cette pratique sont mauvais. Le gavage est un processus pathologique. Le foie gras est un foie malade. »[…] Je suis pour une disparition progressive de la production de foie gras. Progressive, car il faut tenir compte des contraintes humaines liées à cette production et de la vie des producteurs. Il est dur de s’extraire totalement de la société. Les progrès dans l’alimentation ne se feront que si la majorité de la population adopte de nouvelles pratiques alimentaires. La première chose à faire c’est d’informer. Les gens doivent savoir comment on fait le gavage, comment fonctionnent les abattoirs. Beaucoup de personnes qui consomment du foie gras ne savent pas comment il est produit…[…] 

Que pensez vous des méthodes d’élevage et d’abattage ?

Aujourd’hui, les élevages et les abattoirs industriels sont encore abominables. […] Je vous conseille de lire à ce propos Le Grand Massacre, paru en 1981 et écrit par Alfred Kastler (alors président de la LFDA), Michel d’Amiens et Jean-Claude Nouët (alors secrétaire général de la LFDA). L’élevage fermier avait certes des contraintes, mais la façon de procéder était à peu près correcte. Aujourd’hui, le traitement des animaux avant leur abattage est terrible. Tout cela pour des causes de rentabilité. Il y a aussi des dérogations religieuses fâcheuses pour les animaux. Il serait en outre souhaitable que les viandes d’animaux abattus sans étourdissement préalable soient strictement limitées aux pratiques religieuses et n’arrivent jamais dans les assiettes de personnes qui ne sont pas concernées par ces pratiques. »[…]

  • Le quotidien Le Monde du 24 décembre 2010 publie sous la plume de Catherine Vincent un article intitulé « Le gavage des oies et des canards, une éternelle pomme de discorde « , dans lequel, notamment, le président de la LFDA apporte des arguments scientifiques contredisant les propos de la secrétaire générale du comité interprofessionnel (CIFOG) des palmipèdes à foie gras, selon la quelle le foie gras n’est pas un foie malade.

[…] « Marie Pierre Pé, secrétaire générale du CIFOG […] Preuve, selon elle, qu’un foie gras n’est pas un foie malade, le phénomène est réversible: « il a été démontré qu’après trois cycles de gavage, si on relâche l’animal, il utilise les réserves qu’il a stockées dans son foie, et celui-ci redevient normal. » Un argument qui fait bondir le professeur Jean-Claude Nouët, médecin et président de la Fondation Droit animal, éthique et sciences(LFDA) : « Le foie gras n’est pas un foie normal, et les animaux ne l’acquièrent pas dans la nature », affirme-t-il, en précisant que le gavage constitue « une phase préparatoire de cirrhose ». Et de rappeler que le rapport du Comité scientifique de la santé et du bien-être animal sur la protection des palmipèdes à foie gras, publiée par la commission européenne en 1998, avait estimé que « les altérations aux niveaux des hépatocytes et des autres cellules du foie chez les palmipèdes gavés sont très importants », et qu' »aucun animal normal ne présente de site de stéatose du foie au niveau de celles constatées chez tous les palmipèdes gavés ». Autre pomme de discorde entre défenseurs et détracteurs de la production de foie gras, la douleur infligée à l’animal. Pour les premiers l’idée selon laquelle le gavage, correctement pratiqué au tuyau pneumatique, provoque une souffrance relève de l’anthropomorphisme déplacé.[….] En 1998, les experts de la commission européenne n’en avaient pas moins constaté […] que le taux de mortalité des oiseaux pendant la période de gavage se situe  » entre 2 et 4 % à comparer avec des taux de l’ordre de 0,2% chez les oiseaux non gavés », le comité scientifique concluait que ce procédé « est préjudiciable au bien-être des oiseaux ». Depuis ? Rien n’a changé, ou presque. En France du moins, où le gavage, alors qu »il est désormais interdit dans de nombreux pays d’Europe […], est protégé par un amendement voté en 2005, reconnaissant le foie gras comme patrimoine culturel et gastronomique. » […]

 

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