Quelle est l’âme du cheval?

Le mensuel Cheval magazine d’octobre 2008, sous la plume de Florence Leray, s’interroge sur « l’âme » des chevaux et fait notamment appel à Georges Chapouthier, vice-président de la Fondation Ligue française des droits de l’animal, pour apporter ces commentaires philosophiques et scientifiques sur cette question.

[…] »Par son nom même, l’animal est associé à une forme d’âme. « C’est sans doute la raison pour laquelle, il a pu si souvent être combiné à l’homme ou aux dieux pour former des entités mixtes », explique le philosophe et biologiste Georges Chapouthier […] Le cheval tout comme nous, est un mammifère. En cela il est en quelque sorte notre cousin. […] S’il est clair que seul l’être humain a pu jusqu’à présent fabriquer des ordinateurs ou encore écrire un traité de morale, Georges Chapouthier explique que:

Ce qu’ont montré les recherches scientifiques, c’est que, même dans le domaine de la culture et des productions de l’esprit, on trouve dans l’animalité les ébauches de l’humanité.

Les principes moraux eux-mêmes puiseraient leur origine chez les animaux!

C’est Darwin qui a vu juste : « La différence d’intelligence entre hommes et animaux les plus évolués, aussi grande soit-elle, est une différence de degré et, non de nature ».[…] Comme l’explique Georges Chapouthier, il est probable que la conscience émerge par paliers chez les animaux. Le cheval, animal évolué, aurait ainsi une « conscience d’accès » et une « conscience phénoménale ». La première est « une conscience fonctionnelle des représentations du monde. Pour le cheval, cela signifie par exemple se souvenir des lieux où il sait pouvoir trouver de la nourriture ou encore des lieux à éviter, par exemple le domaine d’un propriétaire qui l’a maltraité.La seconde est « l’impression subjective qu’un organisme ressent quand il est éveillé. » Cette « impression » pourrait être à l’origine de la souffrance chez les chevaux, c’est à dire une certaine forme de conscience liée au vécu de la douleur. »Nous ne devons pas seulement respecter et protéger les animaux par simple principe de bonté, mais parce qu’ils ont, en tant qu’animaux, des droits », estime Georges Chapouthier.Dire que seul l’être humain a des droits, car il est le seul à avoir des devoirs n’a pas de sens. Qu’en serait-il alors du droit des nourrissons ou des personnes dans le coma? Ni homme, ni objet, le cheval est un être sensible. En cela il a des droits que nous nous devons de respecter ». […]

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