Message de la ministre de la Transition écologique et solidaire (2021)

Intervention dans le cadre du colloque « Préserver et protéger les animaux sauvages en liberté » organisé par la LFDA le 16 novembre 2021 au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne. Par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique et solidaire (retranscription de la vidéo).

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Bonjour à toutes et à tous. Je ne peux malheureusement pas participer avec vous aujourd’hui à ce colloque organisé par la Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences, mais je tenais à vous adresser ce message pour vous exprimer mon regret de ne pouvoir être à vos côtés, et également tout mon soutien aux actions de la fondation.

La préservation de l’animal, son bien-être, sont pour moi des enjeux de première importance dans la lutte pour le vivant et la biodiversité. L’un des premiers chantiers sur lequel j’ai eu à me pencher, à mon arrivée dans ce ministère, est celui de la faune sauvage captive, et c’est un sujet qui m’a occupé, depuis, sans discontinuer. Aujourd’hui, se tient d’ailleurs à l’Assemblée nationale le vote solennel de la proposition de loi sur la maltraitance animale. Je crois pouvoir le dire, cette proposition de loi n’existerait pas sans le travail de réflexion et de conviction des militants de la cause animale, des parlementaires investis, comme Loïc Dombreval notamment, mais aussi les membres de la LFDA. Sans votre mobilisation, sans votre travail de sensibilisation, sans vos propositions, le changement sociétal profond que le vote de cette loi va démontrer n’aurait pas été possible. Parce qu’il faut le mesurer : c’est bien un changement de perception du vivant que ces dispositions concrétisent, un changement si fort qu’il a permis d’emporter des mesures ambitieuses. Nous pouvons être fiers de ce premier aboutissement. C’est une première étape de franchie, mais une étape primordiale et historique.

Aujourd’hui, c’est donc un autre pan de notre rapport à l’animal que vous abordez. Notre lien avec les animaux sauvages en liberté, disons-le tout de suite, c’est un enjeu qui est au cœur de nos politiques publiques, en faveur de la biodiversité. Parce qu’adopter une stratégie en faveur des aires protégées, c’est préserver les animaux sauvages ; avoir un grand établissement public comme l’Office français de la biodiversité, c’est préserver les animaux sauvages ; adopter une stratégie de lutte contre la déforestation importée, inscrire le délit d’écocide dans la loi, lutter contre l’artificialisation des sols, c’est préserver les animaux sauvages.

Mais le programme de votre colloque le montre bien, il existe une différence entre préserver les espèces et préserver l’animal en tant qu’individu. Évidemment, il y a une convergence entre ces deux objectifs, mais il faut, je crois, le dire sans détour : notre droit et nos politiques publiques en faveur de la biodiversité ne traitent pas réellement de l’animal en tant qu’individu. Ce que vous appelez de vos vœux, par l’organisation de votre colloque aujourd’hui, c’est que nous interrogions notre rapport à l’animal, notre manière de concevoir le vivant, notre société en somme.

En lisant le programme du colloque, je suis certaine que le débat va être passionnant, animé probablement aussi. Je suis d’autant plus déçue de ne pouvoir participer à cette journée, croyez-le bien, parce que je pense que sur des sujets aussi profonds, le chemin n’apparaît qu’à travers la discussion, l’échange des points de vue, même divergents, et la confrontation de nos visions du monde et de notre avenir. Mais je fais confiance à la fondation, aux intervenants et aux participants pour mener des échanges passionnants et constructifs. C’est en tout cas ce que je vous souhaite à tous et à toutes, ce que je souhaite également à la biodiversité, et aux animaux sauvages en particulier, puisque l’expérience prouve que les débats organisés par la LFDA permettent toujours de faire progresser les politiques publiques. Merci de votre attention.


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