L’animalité dans l’humanité: comportement sexuel, morale et art

  • Le mensuel Animaux magazine de septembre 2009, conclut son article  » Nous ne sommes pas des machines! » en faisant référence au dernier ouvrage de Georges Chapouthier (directeur de recherche au CNRS et vice-président de la Fondation LFDA) : Kant et le chimpanzé.

Essai sur l’être humain, la morale et l’art, publié aux Éditions Belin; ouvrage que ce même mensuel avait présenté dans son numéro de juillet (voir plus bas*).

L’article conclut ainsi:

[…] à notre époque, même si le post cartésianisme (et sa conception de l’animal-machine »] a encore des adeptes, il est fortement battu en brèche par bon nombre de biologistes et de philosophes contemporains, comme Luc Ferry, Elisabeth de Fontenay ou Georges Chapouthier , qui dans son dernier livre, Kant et le chimpanzé (coup de cœur de la SPA du numéro de juillet/août) invite le lecteur à accepter la part d’animalité qui est en chacun d’entre nous, un héritage inséparable de l’humaine condition, et qui aurait toujours dû permettre à l’homme de poser sur l’animal un regard de compréhension. A cent lieues de la machine.

  • Le mensuel Animaux magazine de juillet 2009*, sous la plume de Robert de Laroche, présente comme le coup de cœur du mois, l’ouvrage de Georges Chapouthier: Kant et le chimpanzé.

« Biologiste et philosophe, Georges Chapouthier s’interroge sur l’animalité qui est en nous, et l’humanité présente chez l’animal. Refuser cette part d’animalité que nous devinons chez nous, ou pour reprendre le titre du livre, ne pas voir le chimpanzé qui sommeille chez le philosophe Kant, c’est donner dans le veux piège du cartésianisme. Quelle est la limite entre le naturel et le culturel? L’animalité est nature, mais elle contient aussi l’ébauche de la culture que notre espèce a su développer grâce à son cerveau remarquable. Ce livre captivant nous invite à réfléchir sur cette frontière bien floue, et  » l’homme ne devrait-il pas (…) considérer au contraire son humanité comme une suite logique de l’animalité », bref cesser d’opposer nature et culture? On ne peut qu’être d’accord avec la réflexion de Georges Chapouthier sur le maintien prétendument « culturel » de certaines pratiques odieuses, touchant l’homme comme l’animal: »Une tradition ne devrait être respectée que si elle est respectable », écrit-il; ce qui n’est pas le cas de l’excision, de la corrida, de la chasse à courre, du brûlage des forêts en zone sub-saharienne,etc..Cessons de refuser le chimpanzé qui est en nous, il fera peut-être de nous des hommes plus justes vis-à-vis des animaux. » 

  • Le quoditien Le Monde du 10 juillet 2009, sous le titre de « Nos cousins les animaux et sous la plume de Catherine Vincent rend compte de deux nouveaux ouvrages importants pour comprendre la continuité des comportements entre l’homme et les autres espèces animales.

Il s’agit de l’ouvrage de Pascal Picq (paléoanthropologue au Collège de France et membre du Comité d’honneur de la Fondation LFDA) et de Philippe Brenot (médecin psychiatre), Le sexe, l’homme et l’évolution, publié aux éditions Odile Jacob et de l’ouvrage de Georges Chapouthier : Kant et le chimpanzé. Essai sur l’être humain, la morale et l’art, publié aux Éditions Belin.

[…] « Picq et Brenot explorent les nécessités du désir et de la séduction, depuis leurs origines lointaines jusqu’à leurs problématiques actuelles. L’entreprise est originale, et donne aux deux complices l’occasion de remettre nombre de pendules à l’heure. « Mon ambition n’est pas de réduire les sciences humaines aux sciences biologiques, mais d’adopter la démarche de Darwin, qui s’interrogeait sur les origines naturelles de nos comportements », précise Pascal Picq. Dans une première partie, il expose l’approche par laquelle il aborde la « nature » du sexe: »scientifique et naturaliste, s’appuyant sur des faits anthropologiques, et donc dénués de toute connotation idéologique ». Une méthode qui implique de découvrir l’intimité de nos proches parents anthropoïdes, leurs modes de vie et leurs stratégies de reproduction, la proximité et les différences de nos comportements respectifs. […] Cet héritage biologique une fois cerné, il devient possible d’aborder la « culture du sexe », cette autre évolution qui soumet à son filtre « l’intimité des humains ». Et à nouveau de s’interroger […] « Quoi de spécifique dans la sexualité humaine? L’interdit de l’inceste? Non. Cela pourra paraître surprenant à nombre de lecteurs, mais l’interdit de l’inceste n’est pas spécifiquement humain…La biologie des comportements a montré la parenté de ce tabou humain avec l’évitement animal de l’inceste, comportement très largement répandu chez les mammifères et soumis à des règles naturellement apprises, c’est à dire de culture (…) (p.186-188). Les empêchements à l’amour? Oui. Les amours primates ne s’embarrassent pas d’une promiscuité sociale  » naturelle ». Les accouplements se font au vu et au su de tous, sauf dans les cas d’infidélité ou de tromperie. A l’opposé, la sexualité humaine semble caractérisée par une clandestinité des pratiques (…) (p.197) […] Philippe Brenot confronte à notre animalité les principaux thèmes de notre vie érotique. [….]

Entre nature et culture, c’est également le terrain qu’a choisi Georges Chapouthier pour sonder notre humanité. En s’appuyant, lui aussi, sur les connaissances les plus récentes de l’éthologie et de la biologie, il s’attache à démontrer que le sens du bien et du beau n’est pas tout à fait le propre de l’homme. Et que nous sommes tous « en quelques sorte, Kant et le chimpanzé ». Descartes n’est décidément plus à la page de sciences modernes, lui pour qui le corps des animaux, comme celui de l’homme était une machine, l’homme atteignant une autre dimension par le seul fait qu’il possédait une âme à l’image de Dieu. Quatre siècles plus tard, le dualisme cartésien a fait long feu: Dieu ne se porte pas très bien, et l’animal n’est pas loin de gagner une âme. A-t-il pour autant une « théorie de l’esprit », autrement dit une pensée consciente capable de concevoir qu’un autre pense aussi? A l’état d’ébauche, tout au plus. Partant de ce constat, Georges Chapouthier se concentre sur notre propre espèce: animale, certes, mais quoi d’autre? Coiffant d’un même geste ses casquettes de biologiste et de philosophe, il nous mène sur les chemins de la morale « mariage réussi entre nature et culture ». Et sur ceux de l’esthétique, dont Kant négligeait selon lui les bases naturelles. Après quelques millénaires d’histoire, « le bilan de notre espèce sur le plan moral ne paraît pas bouleversant », remarque-t-il. « Lui,l’humain, l’animal surdoué qui seul, peut maîtriser le discours et proposer des valeurs, lui qui, seul, peut analyser le monde, formuler des équations qui président certains phénomènes, créer des œuvres d’art complexes, fonder de systèmes moraux », va-t-il continuer à utiliser les capacités de son puissant cerveau pour mener des guerres, des génocides, des atrocités? […]

Sans pêcher par excès d’optimisme, ce livre concis et alerte est un plaidoyer pour que l’espèce humaine, traduisant son expérience esthétique en attitude morale, continue son évolution vers le meilleur et non vers le pire. »

  • L’hebdomadaire La Dépêche vétérinaire du 16 mai 2009, donnait aussi un bref compte rendu de l’ouvrage de Georges Chapouthier : Kant et le chimpanzé. Essai sur l’être humain, la morale et l’art.

Biologiste et philosophe, Georges Chapouthier livre, dans ce nouvel ouvrage, sa réflexion sur la frontière homme-animal et propose une nouvelle vison de l’être humain. A travers le rappel de la façon dont les différentes civilisations ont situé les animaux et en s’appuyant sur les arguments démontrant l’existence d’une animalité chez l’homme, il répond aux questions sur le statut de la morale et de l’esthétique, deux « spécificités humaines » qui pourraient bien être imprimées d’animalité.

 

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