Nos combats

Parcs zoologiques

À l’origine, les collections d’animaux vivants étaient réservées aux élites, et faisant office de signes extérieurs de pouvoir et de richesse, une exhibition de trophées à la gloire de la domination humaine sur le sauvage, incluant d’ailleurs des êtres humains… Enlevés à la nature, ces animaux étaient souvent les rescapés de chasses destructrices : encore récemment, on estimait que pour un animal présenté en zoo, 9 étaient morts en chemin, 1/100 pour les grands primates (étude de Pierre Pfeffer, éminent scientifique).

Le rôle faussement pédagogique des zoos

La LFDA dénonce le rôle soi-disant pédagogique des zoos, dans lesquels le visiteur verra se côtoyer les espèces du Pôle Sud et celles du Pôle Nord, ainsi que celles d’Asie et d’Afrique. Dans de telles conditions, il est matériellement impossible que les besoins spécifiques de ces espèces soient respectés.

Il est reproché aux zoos de montrer au public des « substituts » de vie sauvage : les comportements sont artificiels et souvent pathologiques, l’interprétation qui en est faite est donc faussée, y compris pour les études scientifiques. De plus, l’exhibition des animaux perpétue et cautionne le concept d’animal-objet, ce qui la rend éthiquement condamnable et pédagogiquement dommageable pour les enfants.

De plus, certains parcs zoologiques donnent leurs animaux en spectacle : tigres, dauphins… Ces animaux emblématiques sont réduits à l’état d’amuseurs, fascinant les foules qui ignorent l’envers des décors.
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Conservation des espèces

Certains animaux rares ou spectaculaires, tels que les albinos, sont sélectionnés uniquement pour leur attrait auprès du public. Sous l’impulsion d’une directive européenne de mars 1999, visant notamment à renforcer le rôle des jardins zoologiques dans la conservation de la diversité biologique, nombre de parcs se réclament désormais d’une mission d’étude et de préservation de la faune sauvage. De plus en plus, les parcs attribuent en effet aux animaux des espaces cherchant à ressembler à leur habitat naturel, suffisamment vastes pour que l’animal y évolue en « semi-liberté ». Les chercheurs améliorent constamment la nourriture et les soins apportés aux pensionnaires ; les naissances en captivité viennent régulièrement récompenser leurs efforts. Mais ce sont de simples opérations marketing pour attirer le visiteur. Par exemple, exhiber la naissance de pandas qui ne seront jamais remis en liberté n’a aucun intérêt pour la préservation de l’espèce : c’est grâce à des programmes scientifiques rigoureux menés hors des zoos que les pandas ne sont plus en danger d’extinction. Des gestionnaires peu scrupuleux s’essaient même à croiser certaines espèces, tels par exemple les lions avec les tigres pour faire du sensationnel.

Par ailleurs, un effectif, même important, ne constitue une espèce que s’il est intégré à son milieu naturel pour pouvoir exprimer son potentiel génétique. Faire se reproduire un petit nombre d’individus, c’est hâter une dérive génétique et conduire à la formation d’une sous-espèce en captivité. Le patrimoine génétique de l’espèce originelle ne sera donc pas conservé.

À quoi serviront ces « spécimens » si aucun ne retrouve son espace naturel ? À ce propos, Jean-Claude Nouët se montre très sceptique. « La réintroduction dans la nature est une affaire extrêmement complexe et ceux qui l’ont tentée ont essuyé beaucoup d’échecs… On se souviendra de quelques dizaines de jeunes lions élevés en captivité qui ont été relâchés en Afrique. Tous sont morts de faim ou ont été tués parce qu’ils venaient chercher dans les villages la nourriture qu’ils étaient bien incapables de chasser eux-mêmes. Seules cinq espèces ont été réintroduites dans la nature avec succès, et non grâce à des zoos, mais grâce à de vastes espaces sous contrôle scientifique.
Il est évident que pour sauver des espèces, il faut sauvegarder des espaces naturels et préserver les sites en nombre suffisant pour que chaque espèce puisse y exprimer son programme génétique. Le cœur de cette problématique c’est bien la prédation de la planète par l’homme! La nature et les animaux ne sont pas la propriété de l’homme, nous ne sommes que colocataires de la Terre… ! »

Lire aussi : « l’envers du décor » publié dans la revue du touring-club de france en 1975

Surpopulation et pratiques peu éthiques

La Convention de Washington de 1975 (dite CITES) et les directives Oiseaux (1979, 2009) et Habitats (1992) limitent désormais les prélèvements d’animaux dans la nature. Aussi, en espérant préserver le patrimoine génétique des populations captives, des échanges sont faits entre zoos.

Certaines espèces se reproduisent facilement en captivité, comme les lions. Paradoxalement, cela crée un problème à la fois éthique et génétique. Si le zoo n’a pas la capacité d’accueillir plus d’animaux et qu’aucun autre établissement ne veut accueillir le « surplus » (consanguinité, dérive génétique, etc.), les animaux seront euthanasiés, en particulier les mâles, même lorsque qu’il s’agit d’une espèce menacée d’extinction.

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