Vers une réduction du nombre d’animaux utilisés pour les tests toxicologiques aux États-Unis

Le 10 septembre 2019, l’Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA pour Environmental Protection Agency) a annoncé qu’elle allait mettre en place un plan de réduction drastique du nombre d’animaux utilisés pour tester des produits chimiques.

L’administrateur de l’EPA Andrew Wheeler a signé une note de service à l’attention des équipes pour leur expliquer sa vision sur l’expérimentation sur les animaux : « accorder une priorité à la réduction de l’expérimentation animale ». Il s’engage à ce que l’agence remplisse plusieurs objectifs :

  • L’EPA va réduire ses demandes de tests sur les mammifères et de financements pour ces tests de 30 % d’ici 2025.
  • L’EPA n’exigera plus de tests sur les mammifères d’ici 2035 (passé cette date, toute demande de test ou de financement de test prévoyant des mammifères devra être approuvée par l’administrateur de l’agence au cas par cas).
  • L’EPA va faire en sorte d’exclure le plus possible sa dépendance aux tests sur mammifères dans ces processus d’approbation de produits chimiques réalisés après le 1er janvier 2035.

Il demande aux experts de l’agence d’établir un plan de travail d’ici 6 mois, qui permettra d’établir la marche à suivre pour parvenir aux objectifs fixés.

Andrew Wheeler explique ses motivations par les avancées scientifiques en matière de méthodes alternatives à l’expérimentation animale pour mieux prédire les risques potentiels des produits chimiques. Selon lui, ces méthodes peuvent être utilisées pour fournir des informations sur les risques chimiques en réduisant considérablement le nombre d’animaux utilisés. Les avantages de ces méthodes sont non seulement la possibilité de réduire le nombre d’animaux utilisés pour les tests toxicologiques, mais également dans un laps de temps relativement réduit. Il précise que les coûts seront diminués par rapport aux tests sur animaux, alors que la valeur prédictive des résultats sera similaire voir meilleure.

En effet, l’administrateur de l’EPA considère l’expérimentation animale comme étant coûteuse, en temps comme en argent. Il veut que l’agence développe des méthodes plus précises, rapides et rentables que l’utilisation des modèles animaux. Il n’oublie pas le rôle principal de l’agence, qui est de protéger la santé des humains et l’environnement, et estime que cela peut être réalisé grâce à une science à la fois éthique et à la pointe.

L’Agence américaine de protection de l’environnement a déjà commencé à mettre en place sa stratégie pour réduire le nombre d’animaux utilisés pour les tests de toxicologie. Cela passe notamment par l’attribution, en août dernier, de 5 bourses à des universités pour leur permettre de développer des méthodes alternatives à l’expérimentation animale. Parmi les 5 projets, l’un consiste à développer des modèles de cerveau humain pour étudier le potentiel impact neurotoxique des produits chimiques, un autre à utiliser un organe-sur-puce pour étudier la barrière hémato-encéphalique et les potentiels lésions cérébrales après une exposition à des composés organophosphorés.

Les bonnes nouvelles sont rares, il faut donc s’en réjouir !

Nikita Bachelard

ACTUALITÉS