Aquaculture: le bien-être animal devient une priorité pour la Commission européenne

La Commission européenne a publié le 12 mai sa nouvelle stratégie 2021-2027 pour l’aquaculture. Alors que la notion de « bien-être animal » n’était pas mentionnée dans la stratégie précédente, elle fait désormais son entrée avec une section entière qui lui est consacrée. C’est un premier pas décisif dans la prise en compte du bien-être des poissons dans le secteur aquacole. La LFDA salue cette décision de la Commission européenne et espère que la France suivra cet exemple.

Le bien-être animal est une priorité de la nouvelle stratégie de l'UE pour l'aquaculture

Le bien-être animal: nouvelle priorité pour l’aquaculture européenne

Les orientations stratégiques pour une aquaculture plus durable et compétitive dans l’Union européenne pour la période 2021-2030 vont servir à orienter les subventions en provenance du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP).

La section sur le bien-être animal comprend :

  • la mise au point de bonnes pratiques d’élevage, de transport et d’abattage ;
  • la définition d’indicateurs de bien-être spécifiques aux espèces tout au long de la chaîne de production ;
  • la poursuite de la recherche et de l’innovation, en particulier sur les paramètres de bien-être propres à chaque espèce ;
  • la formation sur le bien-être des poissons aux aquaculteurs et aux autres opérateurs qui s’occupent de poissons d’élevage.

D’autres mesures en lien avec le bien-être des animaux sont listées :

  • recenser les bonnes pratiques d’élevage, en particulier l’enrichissement du milieu ;
  • mieux prévenir les maladies et les infestations parasitaires ;
  • développer la recherche notamment sur le microbiome des poissons, les effets éventuels du changement climatique sur leur santé et l’incidence du stress sur leur système immunitaire;
  • promouvoir l’exploitation d’espèces de poissons herbivores, de mollusques et autres invertébrés, ainsi que des algues ;
  • garantir des systèmes d’alimentation durable, y compris en limitant la dépendance aux aliments à base de farines et huiles de poisson en provenance de stocks sauvages ;
  • améliorer les pratiques d’élevage pour réduire l’utilisation de produits vétérinaires et d’autres substances chimiques.

La mobilisation de la LFDA pour améliorer le bien-être des poissons d’élevage

La LFDA recommande de telles mesures. Notre fondation travaille de concert avec Eurogroup for Animals, fédération d’ONG à l’échelle européenne, dont elle est membre. Le but est que les institutions européennes prennent conscience de l’importance du bien-être des poissons d’élevage.

La LFDA est à l’origine d’une tribune publiée le 16 décembre 2020 sur le site de Mediapart et signée par de nombreux scientifiques, députés, personnalités et ONG. Elle demande que l’amélioration des conditions d’élevage, de transport et d’abattage des poissons soit véritablement au cœur des orientations stratégiques aux niveaux européen et national.

Nous avons aussi participé à la consultation publique sur l’utilisation du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) en France. Nous attendons maintenant avec impatience le plan stratégique national français pour l’aquaculture qui doit tenir compte des orientations stratégiques européennes. Il devrait être rendu public prochainement. Nous espérons que le gouvernement français aura pris conscience de l’importance du sujet, à l’instar des citoyens : le bilan de la consultation publique fait état de l’émergence de cette thématique « dans les échanges bien au-delà de quelques signaux faibles ou d’une forme de ‘politiquement correct’ ».

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