Enquête sur le niveau de connaissance des enfants sur les animaux

Une vache peut-elle être triste ?

Quelles sont les connaissances des enfants sur les animaux ? Une étude menée par la Chaire bien-être animal (hébergée par VetAgro Sup) auprès de 518 élèves de CM1-CM21 pour la Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences (LFDA) et la Fondation Adrienne et Pierre Sommer tente d’y répondre. Les résultats ont été dévoilés en exclusivité lors du colloque « Connaître et respecter les animaux : un enjeu pour l’Éducation nationale », coorganisé par les deux fondations à l’UNESCO le 5 décembre. L’étude a permis de montrer l’importance de facteurs individuels dans le développement des connaissances des enfants sur les animaux et le rôle que l’école peut jouer à cet égard.

Malgré les avancées scientifiques, 76 % des enfants interrogés pensent que l’humain ne fait pas partie du règne animal. Comprendre notre appartenance à ce groupe du vivant est pourtant essentiel pour éveiller et cultiver chez les jeunes une bienveillance envers les animaux et un sens de la responsabilité quant à ce qui leur arrive.

Une certaine déconnexion avec les animaux utilisés pour l’élevage est également constatée. Alors que les enfants ont plutôt bien reconnu le lien entre les animaux élevés et les produits qui en sont issus (lait, laine, œufs…), 34 % des élèves ne savaient pas faire le lien entre un nugget et le poulet dont il est issu. Les résultats montrent aussi qu’un quart des enfants interrogés n’auraient vu un animal de ferme qu’une seule fois dans leur vie.

Ils sont autant à estimer qu’une vache ne peut pas être triste, alors que la quasi-totalité des élèves (>97 %) jugent qu’un chien peut être joyeux. La recherche scientifique a pourtant montré que les animaux de ferme comme les moutons, les cochons, les vaches ou encore les poules ressentent des émotions qui reposent sur des bases neuronales, physiologiques et comportementales proches des nôtres.

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L’étude montre pourtant l’empathie naturelle des enfants pour les animaux : pour plus de la moitié (55 %) des élèves, donner un prénom à un animal fait partie de ses besoins fondamentaux, au même titre que manger, boire et être soigné. Cela révèle le besoin, pour les enfants, de se sentir proche des animaux.

Conclusion

Si des disparités subsistent parmi le niveau de connaissances des élèves, des facteurs indépendants peuvent jouer un rôle, comme le fait de prendre soin d’un animal de compagnie chez soi. L’école doit permettre de mettre tous les élèves sur le même niveau de connaissances, indispensables au respect des animaux et à la prévention de la maltraitance. Développer cette empathie chez les jeunes, c’est aussi leur transmettre le sens de la responsabilité et le respect de l’altérité. Ainsi, cela bénéficie non seulement aux animaux eux-mêmes, par la considération accrue qui leur est accordée, mais aussi, naturellement, à la société en général.

  1. Étude financée par la LFDA et la Fondation Adrienne et Pierre Sommer et menée par la Chaire bien-être animal d’avril à novembre 2023 auprès de 25 classes dans différentes régions. Les résultats détaillés de l’étude sont disponibles sur le site de la Chaire Bien-être animal. ↩︎

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