La LFDA rencontre le nouveau ministre de l’Agriculture

Le 22 août 2022, le président de la LFDA Louis Schweitzer a confié au ministre de l’Agriculture Marc Fesneau nos attentes en matière d’amélioration de la condition animale.

À l’issue des élections présidentielle et législatives, un nouveau gouvernement a pris ses fonctions depuis environ deux mois. Le nouvel occupant de la rue de Varenne, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau, a reçu le président de la LFDA le 22 août. À cette occasion, Louis Schweitzer lui a fait part de nos attentes en matière de condition des animaux d’élevage.

Étiquetage du bien-être animal et interdiction des exportations d’animaux vivants

Le président de la LFDA a présenté au ministre les missions et actions de la fondation. Il lui a indiqué que son prédécesseur Julien Denormandie avait participé à notre colloque « Le bien-être animal et l’avenir de l’élevage » en 2020.

Le bien-être animal fait partie des attentes sociétales. La protection du bien-être des animaux d’élevage est importante pour 98 % des Français interrogés, selon un Eurobaromètre de 2016. De plus, d’après un sondage Ifop de février 2022, 91 % des personnes interrogées sont favorables à rendre obligatoire un accès extérieur pour tous les élevages d’ici 10 ans et 88 % souhaitent l’interdiction de l’élevage en cages dans un délai de 5 ans, ce que Louis Schweitzer a rappelé au ministre.

L’étiquetage du bien-être animal et son intérêt pour l’information du consommateur, et pour in fine améliorer la condition des animaux, ont été longuement discutés. Rendre l’Étiquette bien-être animal officielle, pour l’appliquer à l’ensemble des produits d’origine animale, serait une réelle avancée.

Autre sujet de discussion : l’absurdité et la barbarie de l’exportation d’animaux en dehors de l’Union européenne. En 2019, la France a exporté plus de 800 000 bovins, notamment vers les pays du Moyen-Orient. Or, les animaux exportés endurent des conditions de transport indignes pendant des heures, des jours, voire des semaines. Une fois arrivés sur le lieu d’abattage, leur mise à mort se fait généralement bien loin des standards européens, et au mépris total de la jurisprudence européenne qui dispose que l’abattage dans les pays tiers doit être conforme aux règles de l’UE. La LFDA a donc demandé au ministre de prendre des dispositions pour interdire l’exportation d’animaux vivants vers les pays tiers.

Afin d’engager concrètement une transition de l’élevage qui prendrait mieux en compte le bien-être des animaux, Louis Schweitzer a suggéré la mise en place d’aides publiques indispensables à l’accompagnement des éleveurs qui font des efforts en ce sens. Ces aides pourraient par exemple permettre aux éleveurs d’investir dans des nouvelles installations sans cages. Le ministre s’est dit ouvert à une réflexion sur le sujet.

Un ministre attentif mais qui ne s’engage pas

Marc Fesneau a mauvaise réputation auprès des défenseurs des animaux, et pour cause : il est chasseur à l’arc. En outre, certains propos depuis sa nomination n’ont pas laissé entrevoir un engagement particulier du ministre pour l’amélioration de la condition animale. À l’Assemblée nationale, le 26 juillet, il a déclaré vouloir « stimuler la demande » en porc grâce à des « actions de communication pour valoriser la viande porcine, la charcuterie ». Or, en France, 95 % des cochons sont élevés sur caillebotis, sans accès à l’extérieur, ni même à une litière.

En revanche, sur les caméras dans les abattoirs, le ministre a concédé, lors d’un déplacement à Madrid le 26 août, que la France est « moins avancée » que l’Espagne, qui vient de les rendre obligatoires (ce qui n’est pas le cas dans notre pays). Néanmoins, Marc Fesneau a indiqué qu’« on avance » et qu’« il [faut] le faire avec le souci du bien-être animal et le respect des salariés ».

Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est montré attentif aux revendications de la LFDA. Il s’est dit conscient de la nécessité d’avancer sur le bien-être animal et souhaite nous revoir pour continuer à collaborer. Toutefois, il n’a pour l’instant pris aucun engagement en la matière. Nous ne manquerons donc pas de lui répéter nos attentes pour avancer sur la condition des animaux d’élevage. La LFDA continue, par ailleurs, à travailler avec les services de l’État mais aussi les professionnels de l’élevage en ce sens.

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