Les Saigneurs des Seigneurs de la mer

  • Le mensuel Biocontact de novembre 2008, publie sous ce titre un communiqué de Thierry Auffret Van der Kemp, Directeur de la Fondation LFDA, ingénieur de recherche, biologiste marin, en faveur de la préservation des requins menacés par une surpêche particulièrement cruelle.

« A l’occasion  de la sortie française en DVD du remarquable film « Les seigneurs de la mer » de Rob Stewart, alertant le monde sur les massacres de requins qui menacent de disparition 90% de leurs espèces avant la moitié du siècle, la Fondation Ligue française des droits de l’animal (LFDA) rappelle  qu’elle a attiré  depuis deux ans sur ce sujet l’attention du Ministre de l’agriculture et de la pêche et la Secrétaire d’Etat  chargée de l’écologie. Les requins figurent parmi les espèces marines les plus menacées, principalement en raison de leur surpêche, à laquelle la France contribue fortement. Les navires français ont déclaré avoir pêché 11.365 tonnes de requins en 2005 (dernières statistiques publiées) ce qui place la France au deuxième rang  européen   après l’Espagne. De plus la France a importé en 2006 3.334 tonnes de requins, faisant d’elle la troisième importatrice, derrière l’Espagne et l’Italie.

Des quotas trop laxistes 

Les requins constituent la part la plus importantes des prises accessoires des thoniers français, les plus efficaces d’Europe, dans leurs pêches  dans l’Océan Indien et au large des côtes d’Afrique de l’Ouest. Mais, malgré les menaces immédiates qui pèsent sur les requins, très peu de dispositions limitent la pêche aux requins, et les quelques quotas existants sont très au dessus des maximums recommandés par les experts scientifiques, et seules 6 espèces  sont  protégées dans le monde 
Une centaine  de millions de requins sont tués chaque année par des pêcheries industrielles et la pêche de loisir dans le monde. Ils  sont particulièrement vulnérables à la surpêche, en raison de leur croissance lente et de leur maturité tardive. Dans la majorité des 470 espèces de requins les femelles ne pondent pas d’œufs comme les autres poissons : les jeunes se développent dans le ventre de leur mère, et la mort d’une femelle peut impliquer la mort de plusieurs  jeunes.  Au résultat, les effectifs déclinent rapidement.

Un chaînon supérieur primordial 

Or les requins jouent un rôle primordial en tant que prédateurs dans les écosystèmes océaniques. Déjà apparaissent dans le monde des signes de perturbation importante des équilibres des réseaux alimentaires dans plusieurs écosystèmes  marins, qui sont les conséquences directes de la disparition de populations de requins. Actuellement, l’UICN-Union internationale pour la conservation de la nature estime qu’au moins 300 des 1000 espèces de raies et de requins connues dans les eaux européennes sont en danger, et qu’au moins 150 autres vont le devenir prochainement.

L’aileronage interdit  

En 2003, l’Union européenne a interdit la pratique gaspilleuse et cruelle de l’aileronage (ou finning) qui consiste à amputer les nageoires du requin, le plus souvent encore vivant, et à rejeter son corps  mutilé à la mer, alors qu’il est encore vivant dans 50 % des cas ; l’animal peut agoniser entre  24 h  et 3 semaines, comme il a été constaté.  Mais ce règlement contient des dérogations qui rendent cette interdiction inefficace. Par exemple, le fait que les carcasses et les ailerons puissent être débarqués séparément rend impraticable tout contrôle des quantités prélevées, et tout contrôle du rapport de quantité entre  nageoires coupées et carcasses débarquées.

L’Europe doit agir 

Étant donné l’accession de la France à la présidence de l’Union européenne, l’importance des captures de requins par  les pêcheries françaises, la forte influence de l’Europe sur les politiques mondiales de la pêche, et l’engagements pris en 1999 par l’Union au sein de la FAO-Food Agricultural Organisation de mettre en place un plan européen de gestion des populations de requins, la a demandé dès octobre 2007 au Ministre de l’agriculture et de la pêche que la France apporte son soutien à la proposition de résolution européenne pour un plan d’action européen pour la conservation des requins, élaborée par Shark Alliance.

La LFDA* rappelle que le nombre d’attaques mortelles par les requins est inférieur à une dizaine par an dans le monde entier, et que pour la seule France on compte une quinzaine de décès dus aux guêpes, abeilles et frelons. Les films « dents de la mer » et autres du même genre sont contraires à la réalité. Et les saigneurs ne sont pas ceux qu’on pense…

*La Ligue française des droits de l’animal (LFDA) est un centre de réflexions éthiques, d’informations pluridisciplinaires (scientifiques, philosophiques, historiques et sociologiques) et de propositions juridiques visant à rétablir des rapports équilibrés et moins violents entre l’espèce humaine et les autres espèces animales ».

  • Le site Internet 123savoie.com, le 9 avril 2008, sous ce titre, publie l’intégralité du communiqué de presse que  la Fondation LFDA  a diffusé à l’occasion de la sortie en salle du film canadien « Les seigneurs de la mer ».

« A l’occasion  de la sortie en France du remarquable film « Les seigneurs de la mer » de Rob Stewart, alertant le monde sur les massacres de requins qui menacent de disparition 90%  de leurs espèces avant la moitié du siècle, la  Fondation Ligue française des droits de l’animal rappelle  qu’elle a attiré  depuis deux ans sur ce sujet l’attention du Ministre de l’agriculture et de la pêche et la Secrétaire d’Etat  chargée de l’écologie. 

Une centaine  de millions de requins sont tués chaque année par des pêcheries industrielles et la pêche de loisir dans le monde. […] Au résultat, les effectifs déclinent rapidement. Or les requins jouent un rôle primordial en tant que prédateurs dans les écosystèmes océaniques. Déjà apparaissent dans le monde des signes de perturbation importante des équilibres des réseaux alimentaires dans plusieurs écosystèmes  marins, qui sont les conséquences directes de la disparition de populations de requins.

Les requins figurent parmi les espèces marines les plus menacées, principalement en raison de leur surpêche, à laquelle la France contribue fortement. Les navires français ont déclaré avoir pêché 11.365 tonnes de requins en 2005 (dernières statistiques publiées) ce qui place la France au deuxième rang  européen après l’Espagne. De plus la France a importé en 2006 3.334 tonnes de requins, faisant d’elle la troisième importatrice, derrière l’Espagne et l’Italie. Les requins constituent la part la plus importantes des prises accessoires des thoniers français, les plus efficaces d’Europe, dans leurs pêches  dans l’Océan Indien et au large des côtes d’Afrique de l’Ouest. Mais, malgré les menaces immédiates qui pèsent sur les requins, très peu de dispositions limitent la pêche aux requins, et les quelques quotas existants sont très au dessus des maximums recommandés par les experts scientifiques, et seules 6 espèces  sont  protégées dans le monde.

Une centaine  de millions de requins sont tués chaque année par des pêcheries industrielles et la pêche de loisir dans le monde. Ils  sont particulièrement vulnérables à la surpêche, en raison de leur croissance lente et de leur maturité tardive. Dans la majorité des 470 espèces de requins les femelles ne pondent pas d’œufs comme les autres poissons : les jeunes se développent dans le ventre de leur mère, et la mort d’une femelle peut impliquer la mort de plusieurs  jeunes.  Au résultat, les effectifs déclinent rapidement. Or les requins jouent un rôle primordial en tant que prédateurs dans les écosystèmes océaniques. Déjà apparaissent dans le monde des signes de perturbation importante des équilibres des réseaux alimentaires dans plusieurs écosystèmes  marins, qui sont les conséquences directes de la disparition de populations de requins. Actuellement, l’UICN-Union internationale pour la conservation de la nature estime qu’au moins 300 des 1000 espèces de raies et de requins connues dans les eaux européennes sont en danger, et qu’au moins 150 autres vont le devenir prochainement.

En 2003, l’Union européenne a interdit la pratique gaspilleuse et cruelle de l’aileronage (ou finning) qui consiste à amputer les nageoires du requin, le plus souvent encore vivant, et à rejeter son corps  mutilé à la mer, alors qu’il est encore vivant dans 50 % des cas ; l’animal peut agoniser entre  24 h  et 3 semaines, comme il a été constaté.  Mais ce règlement contient des dérogations qui rendent cette interdiction inefficace. Par exemple, le fait que les carcasses et les ailerons puissent être débarqués séparément rend impraticable tout contrôle des quantités prélevées, et tout contrôle du rapport de quantité entre  nageoires coupées et carcasses débarquées. 

La Fondation Ligue française des droits de l’animal rappelle que le nombre d’attaques mortelles par les requins est inférieur à une dizaine par an dans le monde entier, et que pour la seule France on compte une quinzaine de décès dus aux guêpes, abeilles et frelons. Les films « dents de la mer » et autres du même genre sont contraires à la réalité. Et les saigneurs ne sont pas ceux qu’on pense. »

  • Le site Internet jemesensbien.fr, dans un article intitulé « Les requins en danger », sous la plume de Marie Pagodin, reprend une partie du communiqué de la Fondation LFDA.

« Depuis que j’ai vu Les dents de la mer, j’ai la trouille de plonger à cause  des requins. En fait, c’est eux qui sont en danger ! Le film Les seigneurs de la mer de Rob Stewart, alerte le monde sur les massacres de requins menacés de disparition ». […]

Dans 5 à 10 ans, de nombreuses espèces de requins auront disparu, s’alarme le réalisateur du film. Un comble pour un animal apparu il y a plus de 400 millions d’années, bien avant les dinosaures et qui a survécu aux cinq crises majeures d’extinction des espèces ! 

« De son côté, la Fondation Ligue française des droits de l’animal rappelle que le nombre d’attaques mortelles par les requins est inférieur à une dizaine par an dans le monde entier. Alors qu’en France, on compte une quinzaine de décès dus aux guêpes, abeilles et frelons, bien plus dangereux qu’un requin ! […] Les saigneurs   ne sont pas ceux qu’on pense. Ça n’a  pas l’air mais la France est en le deuxième pays européens pêcheur de requins après l’Espagne et l’Italie et le troisième pays importateur derrière l’Espagne et l’Italie ! » […]

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