Ouf! Le Parc naturel de Guyane sauvé d’une ruée vers l’or!

Le 30 janvier 2008, le Président Sarkozy a pris la décision de «ne pas donner une suite favorable au projet d’exploitation de mine d’or à Roura, en Guyane». La Fondation Ligue française des droits de l’animal se réjouit de cette décision, et d’autant plus qu’elle a été l’une des premières ONG à dénoncer ce projet. En effet, elle est intervenue dès avril 2006 auprès du Président Jacques Chirac et de François Baroin, alors ministre de l’Outre-Mer, en leur remettant un dossier très documenté.

La Fondation rappelle qu’il s’agissait d’un projet d’exploitation à ciel ouvert d’un gisement aurifère, présenté par une multinationale canadienne, sur la Montagne de Kaw, au sein du Parc naturel régional de Guyane. Par l’importance de la déforestation et de la pollution chimique (chaux, cyanure, arsenic, mercure) dans une forêt primaire d’une grande importance biologique, cette exploitation aurait mis en péril une faune et une flore locales comprenant plusieurs espèces protégées par la Convention de Washington. De plus, comme le soulignait en 2006 la Fondation dans son dossier:

Ce projet est incompatible avec un développement local et durable de la Guyane. La France a les moyens de protéger ce patrimoine mondial de l’humanité, et est en mesure d’encourager dans ce département des activités plus durables (écotourisme, recherche scientifique, artisanats), et à terme économiquement plus rentables que les quelque trois cents emplois sur sept ans que fait espérer cette exploitation minière, soucieuse de rentabilité financière immédiate, sans réelle préoccupation pour la sauvegarde de la biodiversité, et de l’intérêt général des générations futures.

En octobre 2006, le Gouvernement avait gelé le projet initial. Malgré les modifications apportées depuis par la multinationale minière, l’autorisation d’exploitation est définitivement refusée grâce à la décision du président de la République. 
La Fondation Ligue française des droits de l’animal se réjouit d’apprendre que le président du Parc naturel régional, vice président du Conseil régional, ait déclaré qu’il est possible de créer autant d’emplois que la compagnie minière, mais durables, et ait proposé «de classer la Montagne de Kaw en réserve mondiale de biosphère de l’UNESCO, un label international pour mettre en place un tourisme durable et solidaire».

Il serait toutefois moralement scandaleux que du fait du refus d’autorisation d’exploiter, la multinationale puisse revendiquer d’être indemnisée à hauteur de 80 millions d’euros (ainsi que le mentionne un rapport d’inspection rendu en janvier 2008), pour les travaux engagés depuis 1996 sur autorisations des ministres chargés des finances et de l’industrie, alors que ces travaux ont entraîné la déforestation et le ravage de plus de trente hectares du territoire du parc naturel.

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