Un safari au Parc Kruger comme moyen de préservation des espèces?

Le professeur Jean-Claude Nouët, vice-président et fondateur de la LFDA, a été interviewé par Robert Kassous en mai 2015 dans le cadre de la rédaction d’un article de Sciences & Avenir [1] intitulé « Parc Kruger : grands espaces pour espèces menacées ». Cet article dépeint ce parc naturel, la plus grande réserve animalière d’Afrique du Sud, reconnu « Réserve de biosphère » par l’UNESCO en 2001.

Crée en 1898 par Paul Kruger, ce parc a pour vocation de protéger l’animal sauvage dans son environnement naturel. L’intérêt de la préservation des espaces naturels pour la conservation des espèces a ainsi pu être rappelé par le professeur Nouët. 

Chaque année, les nombreux « tour opérators » accueillent environ 700 000 visiteurs qui viennent dans le but d’enchaîner safaris et visites au sein de ce parc de plus 20 000 km2. L’objectif des visiteurs est l’observation du « Big Five », c’est-à-dire pouvoir observer dans leur « milieu naturel » : lion, léopard, éléphant, rhinocéros et buffle du Cap qui évoluent parmi les quelques 150 espèces de mammifères, 115 espèces de reptiles et 517 espèces d’oiseaux que compte le Parc Kruger et dont certaines sont endémiques.

Les revenus tirés de ce tourisme sont importants pour la région. Néanmoins, d’autres revenus proviennent de la seule présence des espèces qui constituent le « Big Five ». En 2004, on estimait le nombre d’éléphant d’Afrique de ce parc naturel à environ onze mille, ce qui représente l’équivalent de 48 tonnes d’ivoire. De quoi attirer un nombre important de braconniers, sachant que « le prix d’une corne de rhinocéros atteint désormais la barre des 60 000 dollars le kilo, soit deux fois celui de l’or. Alors, tant qu’il y aura de la demande… » fait remarquer le professeur Nouët, faisant ainsi référence au braconnage et trafic d’animaux qui est aujourd’hui encore le 4ème marché illégal générant plus de 14 milliards d’euros par an.

On ne peut qu’espérer que l’argent généré par la présence de ces espèces dans leur environnement « naturel » soit utilisé à bon escient afin de maintenir efficacement les braconniers hors de la plus grande réserve naturelle animalière d’Afrique du Sud.

 

[1] Sciences & Avenir, (06/05/2015), Robert Kassous. Parc Kruger : grands espaces pour espèces menacées

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