Billet de Louis Schweitzer : La LFDA souhaite interdire les chasses cruelles

Louis Schweitzer, président de la LFDA, évoque le souhait de la fondation d’interdire les pires pratiques de chasse en France.

billet revue 116

BILLET DU PRÉSIDENT • Revue n°116 (hiver 2023)

La chasse et la pêche sont des sujets majeurs de la relation humain-animal et donc des domaines majeurs d’action pour la LFDA.

Les défenseurs de la chasse font souvent référence au fait que le droit de chasser ouvert à toute la population est en France une conquête de la Révolution. Il faut toutefois rappeler que les braconniers qui encourraient jusqu’à la Révolution des peines d’une extrême sévérité ne chassaient pas pour leurs loisirs mais pour se nourrir.

Aujourd’hui en France, la pêche et la chasse constituent exclusivement un loisir exercé en ce qui concerne la chasse par moins d’un million de personnes en 2022 contre plus de 2,2 millions en 1976.

Ces chasseurs sont de sexe masculin à près de 98 %, ont un âge médian de 55 ans ; ils disposent d’un revenu moyen supérieur au revenu médian des Français ; moins de 10 % d’entre eux sont des agriculteurs. Ils tuent chaque année environ 30 millions d’animaux sensibles, mammifères et oiseaux.

Il n’est pas réaliste d’envisager la disparition ou l’interdiction de cette pratique à court ou moyen terme.

En revanche, il faut combattre sans relâche les pratiques les plus condamnables en raison de leur cruauté ou en raison des atteintes à la biodiversité afin d’obtenir leur interdiction.

Parmi les chasses les plus cruelles figurent la chasse à courre, la vénerie souterraine (c’est-à-dire le déterrage de blaireaux par des chiens), la chasse à la glu. S’y ajoute la pêche au vif où un poisson vivant est l’appât accroché à l’hameçon.

D’autres chasses se rapprochent d’une tuerie d’animaux d’élevage :

  • la chasse en enclos fermé qui enlève aux animaux toute chance de s’échapper ;
  • la chasse d’animaux « sauvages », oiseaux ou mammifères, élevés en captivité, lâchés au début de la saison, inaptes souvent à la vie sauvage.

Ces animaux « sauvages » représentent un tiers, 10 millions sur 30, des animaux abattus.

En ce qui concerne la biodiversité, la chasse porte, en France, sur des espèces menacées, notamment d’oiseaux migrateurs. Les arrêtés qui autorisent ces chasses sur des espèces menacées sont contraires aux directives européennes, aussi les arrêtés qui les autorisent sont-ils publiés à la veille de l’ouverture, de telle sorte que leur annulation inéluctable par le juge français intervienne après que les chasseurs ont exercé leur activité.

Les chasseurs se présentent souvent comme amis des animaux mais est-il besoin de tuer pour son plaisir pour exprimer son amitié ?

Louis Schweitzer

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