Il y a quelques jours, la Commission européenne a annoncé de nouveaux engagements en matière d’expérimentation animale.
C’est le fruit de la pétition européenne (ICE) « Save cruelty free cosmectics » (Sauvons les cosmétiques sans cruauté) portée par plusieurs associations, qui demandait la sortie des tests sur les animaux. La Commission européenne était appelée à durcir l’interdiction actuelle des tests pour les produits cosmétiques (mise à mal par des exceptions) et à mettre en place une stratégie concrète pour la fin de l’expérimentation animale en Europe.
Car actuellement, deux réglementations européennes rentrent en conflit :
- celle interdisant la commercialisation de produits cosmétiques ayant été testés sur les animaux,
- et la réglementation « REACH » qui autorise l’expérimentation animale « en dernier recours » pour évaluer les risques pour la santé humaine et l’environnement posés par des substances chimiques que l’on retrouve dans de nombreux cosmétiques.
Ce paradoxe a d’ailleurs donné lieu à deux procédures judiciaires dont la Commission souhaite attendre l’issue avant de statuer sur le futur de la réglementation en matière d’expérimentation animale.
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Des engagements à suivre
À la suite de cette pétition, la Commission européenne a rappelé son ambition d’éliminer totalement le recours aux tests sur les animaux dans l’évaluation des effets des substances chimiques, ce qui est une excellente nouvelle ! Pour cela, elle s’engage à :
- Établir dès maintenant une feuille de route vers la fin de l’expérimentation animale pour les substances chimiques, en collaboration avec toutes les parties prenantes ;
- Faire évoluer la formation des scientifiques ;
- Financer la recherche sur les méthodes alternatives.
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Les associations dressent un bilan en demi-teinte, notant l’absence de proposition de mesures concrétes pour mettre fin au conflit entre les réglementations actuelles. Pour la LFDA, force est de constater que, malgré une politique européenne volontaire qui tend vers la suppression de l’expérimentation animale, le nombre d’animaux utilisés à ces fins ne diminue pas en France.
Nous ne manquerons pas de nous mobiliser pour que les annonces de la Commission européenne soient suivies des faits et continuons de promouvoir des méthodes sans animaux, notamment à travers notre Prix de biologie Alfred Kastler.