« No animal left behind » : pour une révision de la législation européenne de protection des animaux d’élevage

Alors que la Commission européenne prévoit d’examiner la législation européenne sur la protection des animaux d’élevage, Eurogroup for Animals lance ce lundi 15 mars la campagne « No animal left behind » (aucun animal laissé pour compte) pour lui demander de réviser avec ambition l’ensemble des textes législatifs et réglementaires européens protégeant les animaux d’élevage. Une pétition est lancée pour montrer à l’Union européenne la demande sociétale forte sur le sujet du bien-être animal.

Nécessité de réviser la législation protégeant les animaux d’élevage

Dans le cadre de la stratégie « de la Ferme à la fourchette » publiée en mai 2020, la Commission européenne a décidé de réviser la législation européenne sur la protection des animaux d’élevage, en particulier celles sur le transport des animaux et sur leur mise à mort. La réglementation européenne sur la protection des animaux lors du transport et de l’abattage est défaillante dans sa mise en œuvre, comme l’ont prouvé de nombreux scandales révélés au grand jour par des ONG. Encore en ce moment, des bovins sont coincés en mer sur un navire-bétailler depuis 3 mois, au mépris de leurs besoins les plus élémentaires. D’autres ont été abattus pour mettre fin à leur calvaire.

Pour que ce genre de situation ne puisse plus exister, Eurogroup for Animals, fédération regroupant plus de 70 ONG de défense des animaux à l’échelle européenne et dont fait partie la LFDA, lance la campagne « No Animals left behind » pour demander à la Commission européenne d’être ambitieuse lors de la révision de la législation. La Commission indique dans la stratégie « de la Ferme à le fourchette » qu’elle souhaite prendre en compte les dernières avancées scientifiques et élargir le cadre de la législation pour inclure de nouvelles espèces qui ne font pas encore l’objet d’un texte de loi. Ainsi, Eurogroup for Animals et ses ONG partenaires demandent la création de réglementations spécifiques aux chèvres, moutons, lapins, dindes, canards et oies et poissons et l’amélioration de la législation existante au regard des avancées scientifiques pour assurer le bien-être des animaux.

Lire aussi : Regain d’intérêt de l’UE pour les animaux

Sept points clés pour réviser la législation européenne

1. Des animaux en bonne santé

Les animaux d’élevage souffrent de mutilations visant à les adapter à leur environnement au lieu d’adapter leur environnement à eux : épointage du bec pour les volailles, coupe de la queue pour les porcs, castration à vif, écornage… Les douleurs insupportables engendrées aux animaux ne sont plus tolérables.

2. Une vie digne d’être vécue

La plupart des animaux d’élevage en Europe n’ont jamais accès à l’extérieur. Nombre de poules pondeuses, lapins, cailles, truies, etc. sont enfermés en cage pendant toute ou une partie de leur vie. Il faut mettre fin à l’élevage en cage.

3. Pas de transport des animaux vivants

Le transport est une période stressante pour tout animal. Les animaux d’élevage transportés vivants peuvent l’être pendant de heures, des jours, des semaines, voire des mois, souvent dans des conditions indécentes. Il est temps de mettre fin au transport de longue distance.

4. La possibilité d’exprimer des comportements naturels

La majorité des animaux d’élevage n’a pas la possibilité d’exprimer des comportements naturels pourtant indispensables à leur bien-être, comme se déplacer, étendre ses ailes, prendre des bains de poussière, se percher, fouiller le sol, etc. Cela doit changer !

5. Une alimentation adéquate

Une nourriture de qualité et adaptée à chaque espèce est essentielle pour la santé des animaux. Le comportement de recherche alimentaire de chaque animal ne doit pas être entravé (brouter, pâturer, cueillir, déraciner, etc.).

6. La possibilité de ressentir des émotions positives

Les émotions positives sont un prérequis indispensable au bien-être de chaque individu. Les animaux d’élevage sont des êtres sentients capables de ressentir de la joie, du plaisir, si les conditions d’élevage respectent leurs capacités cognitives et leurs besoins physiologiques et comportementaux.

7. Étendre la protection à tous les animaux d’élevage

A l’heure actuelle, une directive européenne sur la protection des animaux d’élevage existe depuis 1998 mais est très généraliste et ne prend pas en compte les spécificités de chaque espèce ni les progrès scientifiques considérables des dernières années. D’autres législations et réglementations protègent quelques espèces (porcs, poules, poulets, veaux) mais pas toutes. Il faut élargir la protection à tous les animaux élevés.

Le temps de la mobilisation est venu

Le bien-être des animaux d’élevage est devenu important pour les citoyens européens. Vous pouvez vous aussi demander à la Commission européenne de soutenir ces demandes pour une protection optimale de tous les animaux d’élevage à toutes les étapes de leur vie. Pour cela, il suffit de signer la pétition ci-dessous. Vous pouvez aussi interpeller la Commission européenne sur les réseaux sociaux @EU_Commission.

Merci pour votre mobilisation pour les animaux !

ACTUALITÉS