Francopa

Francopa est la plateforme française dédiée au développement, à la validation et à la diffusion de méthodes alternatives en expérimentation animale. Elle a été créée le 6 juillet 2007, sous la forme d’un Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) voué à la promotion des méthodes alternatives. Ce GIS comportait douze partenaires à la création, et quinze actuellement (1).

Cette plateforme a pour but de fédérer tous les partenaires autour de la volonté commune de favoriser la mise en place de méthodes permettant de supprimer ou de réduire le recours à l’animal de laboratoire notamment dans le développement, l’évaluation et le contrôle des produits de santé et des substances chimiques. La France a ainsi rejoint les pays européens disposant d’une plateforme nationale et réunis au sein de la plateforme européenne ECOPA (European Consensus Platform on Alternatives). Chacune de ces plateformes nationales réunit les autorités compétentes, les chercheurs, les industriels et les associations de protection animale.

Francopa vise à inciter les chercheurs français à entrer dans le processus de validation des méthodes alternatives via l’ECVAM (European Centre for the Validation of Alternative Methods) et les aider à faire face au paradoxe auquel ils sont confrontés : demandes d’essais impliquant l’utilisation de l’animal versus impératifs éthiques exigeant de limiter au maximum le recours à l’animal de laboratoire, voire de le supprimer à bref délai dans certains cas, conformément aux exigences réglementaires européennes (notamment la directive 2010/63/UE). Dans le domaine de l'évaluation du danger et du contrôle des produits (santé, alimentation, substances chimiques) comme dans ceux de la recherche et de l'enseignement, Francopa rassemble les partenaires ayant comme objectif commun de promouvoir les méthodes permettant de réduire la souffrance animale, de recourir à toute méthode propre à se substituer à un test sur animal, à réduire le nombre d’animaux utilisés lors d’un test, à améliorer les  conditions d’utilisation des animaux.

Francopa est gérée par un comité directeur composé d’un représentant de chacun des quinze membres. Les travaux de cette plateforme nationale sont relayés et conduits par des groupes de travail (GT Dispense et GT Recherche) et par un comité d’experts élus par le comité directeur. Elle organise colloques et ateliers propres à faire connaître toutes les avancées scientifiques.

À la suite des Journées Animal et Société de 2008, Mme Valérie Pécresse, ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, a adressé un courrier (2) à Francopa demandant de lui présenter un rapport sur les méthodes alternatives dans le domaine de l’expérimentation animale en France, rapport soigneusement et élaboré, publié en 2010, puis remanié et mis à jour à plusieurs reprises. La dernière version a été publiée par Francopa en 2016 ; elle est consultable son site internet.

Francopa a créé un centre d’information dit Infocentre (site internet interactif), qui permet le partage et l’échange d’informations. Il est d’accès facile, et devrait être consulté par les organisations de protection animale, qui sont insuffisamment informées. En effet, cet Infocentre comporte :

  • une source d’informations sur la thématique des méthodes alternatives,
  • un forum de discussions sur les thématiques d’intérêt pour Francopa,
  • des liens vers d’autres sites européens dédiés aux méthodes alternatives,
  • une rubrique « questions fréquentes » régulièrement actualisée,
  • une newsletter à parution semestrielle, faisant le point sur les avancées méthodologiques et les événements français dans le domaine des méthodes alternatives et les activités de Francopa.

Entre juillet 2013 et août 2017, Francopa a publié 9 Newsletter d’un grand intérêt. Le dernier numéro consacre sa première page à la présentation de la LFDA, qui est l’un de ses membres fondateurs, et sa deuxième page au Prix Kastler.

Jean-Claude Nouët

  1. Partenaires de Francopa : Ministère de la Recherche, ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et de la santé, ex Afssaps), INERIS (Institut National de l’environnement et des risques), ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ex Afsset), INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), UIC (Union des Industries Chimiques), FEBEA (Fédération des entreprises de la beauté), LEEM (Les Entreprises du Médicament), OPAL (Recherche Expérimentale et Protection de l’Animal de Laboratoire), LFDA (La Fondation Droit Animal, éthique et sciences), SPTC (Société de Pharmaco-Toxicologie Cellulaire), CEA (Commissariat à l’Energie Atomique), INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), et SIMV (Syndicat de l’Industrie du Médicament et réactifs Vétérinaires).
  2. On notera avec intérêt que dans son courrier la ministre précise que le rapport doit concerner les méthodes alternatives à l’expérimentation animale, ce qui limite le sujet aux méthodes substitutives, c’est-à-dire remplaçant l’animal. Ce sujet bien précis qui a été détourné intentionnellement vers des considérations plus larges concernant la « réduction » du nombre d’animaux et le « raffinement » des méthodes expérimentales, rejoignant la Règle des 3R. Le « remplacement » de l’animal suscite de fortes inquiétudes chez les organismes et les chercheurs qui ont un intérêt à continuer à utiliser l’animal, quitte à l’utiliser avec plus de précaution (raffinement), et en moindre nombre (réduction).

Article publié dans le numéro 95 de la revue Droit Animal, Éthique & Sciences.

 

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