Les visons, victimes indirectes de la Covid-19

La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, avait annoncé, le 29 septembre 2020, la fin des élevages de visons pour 2025, en France. Cependant, avec la crise sanitaire de la Covid-19 et les millions de visons euthanasiés au motif du risque sanitaire que représentent ces élevages, la LFDA et d’autres acteurs de la protection animale, demandent des mesures plus fortes et une mise à l’arrêt plus rapide de cette filière à l’échelle française et européenne.

© SwiatRolnika

Les médias se sont fait l’écho de l’euthanasie de millions de visons d’élevage à travers l’Union européenne, y compris la France, en raison de l’identification d’un mutant du virus SARS-COV-2, dans un élevage danois, transmissible à l’homme et présentant un risque sanitaire et une menace potentielle pour l’efficacité d’un futur vaccin. Ce type d’abattage massif est courant et réglementaire dans les cas de zoonoses comme on l’a déjà constaté, par exemple, pour des foyers de grippe aviaire frappés par des variants du virus H1N1.

S’agissant de la France, ce genre de décision repose sur le Préfet, après avis de la Direction départementale de la protection des populations dont fait partie la Direction des services vétérinaires.

Ces événements remettent en lumière les mauvaises conditions d’élevage des animaux à fourrure comme les visons, furets, renards, chinchillas, etc. En effet, il est notoire que les individus sont confinés dans des cages exigües et grillagées et souffrent de troubles sévères du comportement. De nombreux pays européens ont décidé de prohiber, à court ou moyen terme, ce type d’élevage concentrationnaire. C’est le cas de la France d’ici 2025. La pandémie peut accélérer ces prises de position comme, par exemple, pour les Pays-Bas qui fixaient l’atteinte de cet objectif en 2024 seulement.

Le problème de ce variant identifié au Danemark en juin 2020 et qui a contaminé des éleveurs n’a engendré des mesures qu’en septembre 2020. Le retard pris a conduit à la contamination de près de 800 travailleurs de ce secteur d’activité mais ce n’est que le 3 novembre 2020 que la décision radicale d’euthanasie de 17 millions de visons a été prise par les autorités danoises.

Diverses études, de par le monde, démontrent que d’autres espèces élevées pour leur fourrure comme le renard, le chien viverrin et le chinchilla présentent un risque non nul de servir de réservoirs et d’être des sources potentielles de dissémination de souches mutantes du virus.

Il apparaît, dès lors, indispensable que l’UE mette en place une politique concertée de dépistage et de gestion sanitaire de ce risque potentiel lié aux élevages de visons et d’animaux à fourrure, d’autant que se pose la question du risque de dissémination du virus chez les cousins sauvages de ces espèces captives.

Une fondation de protection animale comme la LFDA est déchirée par ce massacre de masse de millions d’animaux nés, quoiqu’il en soit, pour mourir. L’interdiction de ces élevages, incompatibles avec le bien-être animal, pour produire des peaux non essentielles à la macro-économie, mais juste destinées à des produits de luxe est nécessaire attendu qu’il existe des alternatives comme ce fut le cas avec les peaux de félins, de phoques ou la fourrure de chiens et de chats.

Au regard des risques sanitaires et de la maltraitance des animaux à fourrure dans ces élevages intensifs, nous désapprouvons ces abattages massifs tout en mesurant l’impact économique mais aussi et surtout le risque sanitaire d’un virus mutant pouvant compromettre l’efficacité des futurs vaccins et les conséquences en matière de santé publique.

Eurogroup for Animals, dont la LFDA est membre, demande à l’UE de prendre des mesures concertées et harmonisées entre les états membres :

  • Suspendre l’élevage des visons
  • Interdire les transports transfrontaliers des espèces à risque
  • Interdire les importations de pays hors UE, y compris de peaux
  • Tester les élevages d’animaux à fourrure
  • Assurer la mise à mort des animaux sous le contrôle des autorités compétentes
  • Supporter financièrement les éleveurs pour aider la transition vers d’autres activités
  • Mettre en place les restrictions sur l’élevage, le transport et l’import/export des animaux à fourrure.

La LFDA s’est associée à d’autres organisations de défense des animaux pour demander à la Commission européenne d’adopter des mesures de précaution d’urgence et d’avoir une approche harmonisée de la gestion de cette problématique, en suspendant l’élevage de visons ainsi que tous les mouvements de visons et de leurs peaux, aussi bien au sein de l’Union qu’en dehors. Conjointement à la Fondation Brigitte Bardot et à l’association Code Animal, elle a demandé au gouvernement français d’appeler la Commission à mettre en oeuvre ces mesures.

Henri-Michel Baudet


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