Le bien-être des poulets selon les français

D’après une étude statistique pour Eurogroup for Animals, les français méconnaissent les véritables condtions d’élevage des poulets, bien qu’il s’agisse d’une des viandes les plus consommées en France. Néanmoins, une majorité d’entre eux estime que la réglementation est trop souple, et souhaite pouvoir acheter des produits sur lesquels le niveau de bien-être des animaux serait indiqué. L’étiquetage « Bien-être animal » développé par la LFDA, les associations CIWF-France, l’OABA, ainsi que le groupe Casino répond à ce souhait.

Une viande plébiscitée mais un élevage mal connu

Les français mangent de plus en plus de viande de poulets (+5,1 % en 2018 par rapport à 2017), et en grande quantité (près de 30 kg/an/hab). Selon une étude statistique pour Eurogroup for Animals, dont la LFDA est membre, 95 % des français mangent du poulet, dont près de 60 % au moins une fois par semaine.

Cette étude s’est également intéressée à la perception du bien-être des poulets par le public. Alors qu’environ neuf Français sur dix reconnaissent qu’en élevage, il existe un problème de surdensité ainsi que de santé, dû au rythme de croissance très élevé des animaux, plus de la moitié pensent que les poulets ont généralement accès à l’extérieur. Or, en France, plus de 80 % des poulets n’ont pas accès au plein air. Ceux y ayant accès sont principalement issus des filières Label Rouge (environ 15 %) et agriculture biologique (1 à 2 %).

Une sensibilité et des besoins reconnus

Même si plus de la moitié admet ne pas bien connaître l’élevage de poulets, plus de neuf répondants sur dix estiment que la réglementation encadrant leur élevage devrait être plus ambitieuse en matière de bien-être animal. Les français sont également sensibles aux besoins des animaux : l’étude montre que plus de deux répondants sur trois pensent que les poulets sont des êtres sentients (capables de souffrir) et 90 % estiment que les poulets devraient vivre dans un environnement propre, être capables d’exprimer des comportements tels qu’étendre leurs ailes et fouiller le sol, avoir accès à l’extérieur (abrité ou non), et qu’ils devraient être abattus de façon « humaine » ̶ c’est-à-dire en réduisant au minimum leur douleur, souffrance et angoisse.

Un besoin d’information…

Il est également très intéressant de constater que neuf répondants sur dix souhaitent des produits sur lesquels ils pourraient trouver des informations sur le niveau de bien-être des animaux. Plus des trois quarts des répondants français ont également répondu qu’ils préféraient acheter des produits indiquant une production plus éthique, comme l’agriculture biologique, les labels certifiant un accès à l’extérieur, mais aussi ceux indiquant l’origine géographique.

… auquel répond l’étiquette « bien-être animal »

Dans ce contexte, l’étiquetage « Bien-être animal » que nous avons développé avec les associations CIWF-France et l’OABA et avec le groupe Casino apporte une réponse qui tombe à point nommé. Pour rappel, cette étiquette est présente depuis décembre 2018 dans les magasins Casino sur leur marque Terre & Saveurs®. Afin de pouvoir accueillir plus d’acteurs dans cette démarche et assurer ainsi son succès et son bon déploiement, l’association « Étiquette bien-être animal » a été créée par nos quatre organisations en février. Elle a accueilli depuis, et avec grande satisfaction, deux grands groupements coopératifs qui se sont engagés à étiqueter leurs produits : les Fermiers du Sud-Ouest (FSO), et les fermiers de Loué. Ces groupements réunissent en tout plus de 2 000 producteurs sous des cahiers de charges déjà exigeants pour le bien-être des 40 millions d’animaux qu’ils produisent chaque année (dont la garantie d’un accès à l’extérieur). L’étiquette sera donc bientôt disponible sous d’autres enseignes avant la fin de l’année, une fois la phase d’audit réalisée. Avigers, l’association avicole du Gers, rejoint également l’association Étiquette bien-être animal pour son expertise technique.

L’objectif de cette étiquette, en donnant une information simple et claire, est d’offrir au consommateur le moyen de soutenir concrètement les modes de production les plus respectueux des animaux.

Sophie Hild

Article publié dans le numéro 101 de la revue Droit Animal, Éthique & Sciences 

ACTUALITÉS