CR : Je nourris les oiseaux en hiver, faciliter leur survie dans mon jardin

Gilles Leblais, éditions Terre Vivante, 2018

Dans l’ouvrage intitulé  Je nourris les oiseaux en hiver, faciliter leur survie dans mon jardin, de Gilles Leblais, les éditions Terre Vivante nous présentent le nourrissage du « p’tit peuple ailé » (comme l’auteur nomme les oiseaux des jardins) pendant les périodes froides. Ce livre complète son premier ouvrage, J’accueille et j’observe les oiseaux dans mon jardin présenté dans la revue en février 2017.

Je nourris les oiseaux en hiver, faciliter leur survie dans mon jardin

Avec l’arrivée du froid, les passereaux et les autres espèces de passage ou hivernantes s’approchent des maisons pour se nourrir. Ils peuvent survivre à des températures rigoureuses, mais seulement s’ils s’alimentent suffisamment.

Dans la première partie, l’auteur nous apprend tout d’abord à agencer les sites de nourrissages, ainsi que les règles à respecter selon les espèces et l’environnement. Pour aider les oiseaux durant l’hiver, il faut leur apporter la nourriture appropriée : graines pour les granivores, du gras pour les insectivores, des fruits pour les frugivores. Si vous avez planté différents arbustes à graines et fruits attractifs dans votre jardin, ils seront un plus pour les oiseaux. Les diverses mangeoires seront placées en des lieux protégés des courants d’air froid, au soleil, en hauteur pour éviter que les chats y grimpent, et près d’arbustes « refuges ». Il ne faut pas oublier un point d’eau (mare, abreuvoir) indispensable pour boire et se baigner.

Il faut chaque jour approvisionner les mangeoires, car une rupture peut leur être fatale. En effet, la privation de nourriture les rend très vulnérables. Il faut arrêter de les nourrir dès l’arrivée du printemps, afin qu’ils puissent réapprendre à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs petits (insectes, graines, etc.). Bien nettoyer les mangeoires régulièrement est un gage de bonne santé des oiseaux.

Il ne faut pas négliger les prédateurs de cette gente ailée. D’autres affamés peuvent venir se nourrir aux mangeoires : écureuils (leur aménager une autre mangeoire privée), mulots ou campagnols grimpeurs. Les chasseurs ailés comme l’épervier, la buse, qui repèrent vite les postes de nourrissage, sont également une raison de bien les protéger. Mais les plus dangereux sont les chats et les chiens de la maison.

Dans un deuxième chapitre, l’auteur détaille les différents types de nourritures. Les granivores sont les passereaux, mésanges, bouvreuils, sitelles, torchepots, gros-becs, etc. La meilleure graine est le tournesol, élément de base des mangeoires. D’autres graines, comme le chenevis (chanvre, pour les becs puissants), le millet blanc et l’alpiste (pour les becs fragiles), le maïs (pour les hivernants), le chardon, sont appréciées également. Il vaut mieux privilégier les graines d’une seule sorte (quitte à avoir différentes mangeoires) que les mélanges, très souvent non appropriés.

Les matières grasses, suif de bœuf ou saindoux (éviter margarine ou huile de palme), sont indispensables aux insectivores, pinsons, troglodytes, rouges-gorges, mésanges, etc. Ce gras est une source de calories indispensables pendant les grands froids. On peut réaliser facilement à la maison des boules de gras auxquelles on ajoute diverses graines. Ne pas entourer ces boules de plastique pour éviter les blessures aux pattes.

Nourrir les oiseaux en hiver, faciliter leur survie
Crédit : Catherine Sowka

Les fruits variés sont très appréciés des frugivores. Les arbustes à fruits, églantiers, viornes obiers, aubépines, sureaux, vignes vierges, pommiers d’ornement, sont nécessaires au jardin. Les frugivores, comme par exemple les merles, les rouges-gorges, les fauvettes, les mésanges charbonnières, les étourneaux sansonnets, se délectent des fruits que vous leur proposez : pommes, poires, coings gâtés, fruits sauvages, noix, noisettes, arachides (riches en lipides et protéines) et même châtaignes en broyat.

Mais ce qu’apprécient le plus les oiseaux, c’est un jardin naturel où poussent herbes et plantes sauvages, où les feuilles mortes, les branchages à terre, et même le compost attirent les insectes en hiver. Les rouges-gorges, accenteurs mouchet et autres insectivores sont attirés par ces coins sauvages du jardin. Les cynorrhodons des rosiers, les cônes de conifères sont attrayants. Au potager, laissez en place les plantes montées en graines. Les graines des courges et pépins de fruits sont les bienvenus.

Enfin, ne jamais donner aux oiseaux les restes de tables, miettes de pain, restes de fromage, viande, car cette nourriture entraine des maladies. De plus, ces restes attirent les prédateurs.

Dans le chapitre suivant, très complet, l’auteur détaille et propose la fabrication de mangeoires adaptées à chaque espèce d’oiseaux. Mangeoires, distributeurs automatiques de graines, plateaux mangeoires, mangeoires spéciales acrobates (mésanges), les explications sont bien détaillées, et très didactiques.

Enfin, dans la dernière partie du livre, l’auteur développe chaque famille d’oiseaux fréquentant ces sites de nourrissage en hiver. Les photographies des oiseaux sont d’une grande qualité.

Conclusion

Ce livre très instructif est irremplaçable dans la bibliothèque des amis des oiseaux. En hiver, l’observation des oiseaux en train de se nourrir permet de les contempler, de les observer, de découvrir leurs différents comportements et de s’imprégner de l’esprit de la nature au plus profond de soi. Ils nous montrent le chemin pour les apprécier, les respecter et les protéger. Les oiseaux nous sont indispensables !

Catherine Sowka

Article publié dans le numéro 100 de la revue Droit Animal, Éthique & Sciences.

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