Introduction : Colloque « Le bien-être animal et l’avenir de l’élevage » (2020)

Introduction dans le cadre du colloque sur le bien-être et l’avenir de l’élevage organisé par la LFDA le 22 octobre 2020 au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne.Par Louis Schweitzer, président de la LFDA.


© Michel Pourny
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Louis Schweitzer

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Je voudrais d’abord souhaiter la bienvenue à chacune et à chacun d’entre vous et vous remercier d’avoir accepté de vous déplacer pour ce colloque qui, je le crois et je l’espère, contribuera au progrès du bien-être animal en France.

Ce colloque est organisé à l’initiative de la Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences. Cette fondation est reconnue d’utilité publique. Elle est légaliste et réformiste. C’est important de le rappeler parce que dans ce domaine de l’élevage, il y a des organisations, des ONG, qui ne sont ni légalistes ni réformistes. La LFDA est un organisme d’études qui rassemble des scientifiques, des juristes, des experts et qui existe depuis maintenant quarante-deux ans. Elle a pris un certain nombre d’initiatives importantes ; elle a contribué à une Déclaration des droits de l’animal et elle couvre tous les animaux, qu’il s’agisse des animaux de compagnie, des animaux d’expérimentation, des animaux d’élevage, des animaux sauvages en captivité, des animaux sauvages vivant en liberté. Elle a organisé des colloques : les trois derniers portaient sur la souffrance animale, sur le bien-être animal, et le 22 octobre 2019, il y a exactement un an, sur le droit des animaux. Le colloque d’aujourd’hui est toutefois une première puisqu’il rassemble non seulement les meilleurs experts scientifiques, notamment des experts de l’Inrae et des vétérinaires, mais aussi tous les acteurs du bien-être animal, pas seulement des ONG, mais aussi les éleveurs et les acteurs de la protection animale, ainsi que les pouvoirs publics, des parlementaires français et européens et enfin, le ministre français de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Ce colloque traite d’un sujet considéré longtemps par beaucoup comme un sujet mineur mais qui est reconnu aujourd’hui comme un sujet majeur en France et en Europe : près de 90 % des Français et des Européens jugent le bien-être animal des animaux d’élevage comme important et considèrent que des progrès sont nécessaires. Notre ambition au cours de ce colloque est de définir les voies et les moyens d’assurer ce progrès en associant tous les acteurs.

J’ai, sur le bien-être animal, des convictions éthiques. Je ne suis pas antispéciste, je ne suis pas végan, je ne suis pas végétarien, mais je suis convaincu que les animaux d’élevage peuvent éprouver et éprouvent de la douleur, peuvent ressentir et ressentent du bien-être. Dès lors, nous devons, pour des raisons éthiques, diminuer dans toute la mesure du possible les souffrances et accroître dans toute la mesure du possible le bien-être de ces êtres vivants.

J’ai aussi une expérience d’entreprise et je sais que si un secteur économique ignore l’évolution de la demande sociétale et ne prend pas en compte l’évolution de l’opinion citoyenne, ce secteur compromet son avenir. Je pense qu’agir pour le bien-être des animaux d’élevage n’est pas agir contre l’avenir de l’élevage. De plus, je connais mon pays, ses forces et ses atouts, notamment dans le domaine agroalimentaire : notre excellence, c’est la qualité, c’est l’élevage fermier, pas une production déshumanisée de grande série. Et je crois que les consommateurs français en sont convaincus. On voit d’ailleurs que ces consommateurs privilégient de plus en plus l’origine France. Tout ceci, ce que je viens de dire, sont pour moi des convictions fortes, mais bien sûr, dans notre colloque, chacun exprimera en totale liberté avec conviction son opinion, de façon à ouvrir un débat nécessaire.

Notre colloque commencera après un exposé introductif d’Elsa Delanoue, et comportera une succession de tables rondes animées par Laurence Parisot et moi-même. La matinée se conclura par une intervention de Christiane Lambert. L’après-midi, je voulais signaler un fait qui est un petit changement par rapport au programme que vous avez reçu : le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a indiqué qu’il souhaitait assister à la dernière table ronde sur l’avenir de l’élevage et qu’il souhaitait que son exposé soit suivi d’un dialogue avec la salle.

Au plan pratique, je rappelle que notre colloque est diffusé en intégralité, en direct et en différé. Je vous prie de bien vouloir éteindre vos portables. Sur ce, je cède la parole à Elsa Delanoue, qui est sociologue, qui travaille à l’Institut de l’élevage, et qui fera un exposé sur la perception sociétale des questions de bien-être animal et d’élevage. Je lui donne donc la parole.

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